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Jean SIZORN, Marcel PEUCAT et le Groupe LAMBERT

 

 

Jean SIZORN,  aidé de Marcel PEUCAT et de quelques amis du patronage « les gars d’Arvor » crée un groupe de résistance F.T.P. au cours de l’année 1942 qui prendra ultérieurement nom de Groupe LAMBERT. (voir article de la revue Concours de la Résistance du Finistère  et celui du Télégramme de Brest ci-après)

François PENGAM, appartenant lui aussi au patronage, a très vraisemblablement été recruté par Jean SIZORN en novembre 1942.

L'abbé PALPALTZ, Hollandais réfugié du nord de la France, recherché pour ses actions de FTP, aurait eu de l'influence sur FANCHIC pour son engagement dans la résistance.

 

L’abbé PALPATZ

 

 

Genèse du « Groupe Lambert »

Groupe d’action directe de Landerneau

 

Le 15 Janvier 1943, vingt heures, quatre hommes se

rencontrent après de brefs contacts qui durent depuis de nom-

breux mois :

Henri Lambert - Marcel Peucat - Jean Sizorn - Marcel Briand

Cela se passe Rue du Gaz à Landerneau, derrière les

bâtiments militaires. Ce premier entretien ne dure que cinq

minutes, mais rendez-vous est pris pour la semaine suivante

chez Mme Bouroullec, belle-soeur d’Henri Lambert, rue des

Boucheries, dans un petit bâtiment, au fond de la cour.

Durant cette réunion, la décision est prise de former un

Groupe d'Action Directe : le groupe Henri Lambert est né.

Dans les jours qui suivent, des rendez-vous sont pris

avec le Colonel Poussin (Mathieu Donnard) et le groupe

F.T.P. Giloux de Brest, deux de ses membres dont Marcel

Boucher feront partie de toutes nos opérations importantes.

Chaque membre du groupe, quatre au départ, doit engager un

ou deux amis sûrs et motivés, capables de comprendre qu’ils

ne sont pas certains de voir la fin de la guerre.

Dès le mois de Mars, le groupe comprend une douzaine

de personnes dont une partie en réserve qui ne se connaissent

pas entre elles.

Les mois suivants, les jours sont trop longs pour tenter

une opération importante.

Quelques petites actions sont faites :

- Visite des bâtiments de carrière pour récupérer des explosifs

et quelques armes ou pour équiper le commando en bottes

de caoutchouc.

- Sabotage de l’élévateur de pâte de la boulangerie de la

Grande Palud qui fabrique du pain pour les sous-marins ; elle

ne produira plus que 50% de sa capacité pendant 3 mois, le

matériel venant de Hambourg étant gravement endommagé

par les bombardements.

Début Octobre, nous préparons le premier déraille-

ment. Des consignes nous sont données pour les exécuter

dans des endroits encaissés, difficiles d'accès, afin de bloquer

le trafic ferroviaire le plus longtemps possible.

Un choix est fait sur la ligne de Quimper à Landerneau.

Une nuit de minutieuses préparations : contrôle des heures et

des minutes exactes et précises du passage des patrouilles et

des convois. Dans la nuit du lendemain, 5 Décembre, un ren-

dez-vous est pris à 10 heures à l’endroit choisi.

Jean Sizorn et Marcel Peucat récupèrent au dernier

train de Brest, Marcel Boucher et Hascoët, les deux F.T.P. du

groupe Giloux qui possèdent les clés S.N.C.F. pour débou-

lonner les éclisses et les traverses ; nous leur fournissons les

vélos.

A 22 heures, le commando est en place pour ce premier

déraillement qui servira aussi d'instruction.

Lambert a prévu une partie de la réserve, capable de

prendre la relève en cas d’arrestation, ainsi qu'une section de

Défense de la France (Docteur Le Bras).

45 minutes sont nécessaires pour ouvrir la voie et

prendre l’angle de sortie de la machine.

Cette nuit là, aucune patrouille ne nous dérange.

Douze wagons, dont deux D.C.A., se couchent sur le ballast et

s'enchevêtrent les uns sur les autres.

Nous nous replions avec nos vélos à travers champs en

direction du bois de Pencran qui servira d'abri à certains jus-

qu'au lever du couvre feu.

Jean Sizorn, le groupe Giloux et Marcel Peucat descen-

dront jusqu'à la rue de Ploudiry passer le reste de la nuit dans

l’atelier Sizorn.

En attendant le débarquement, le groupe Lambert ef-

fectuera encore quatre déraillements.

Il faut penser que chaque déraillement économisait la

sortie de plusieurs bombardiers de la R.A.F. avec le risque que

cela comportait (D.C.A et victimes civiles).

Beaucoup de patriotes disparurent dans les mois qui

suivirent ; ils seront fusillés, déportés ou portés disparus.

Henri Lambert, Marcel Peucat, Marcel Briand seront

arrêtés au cours de missions dans d”autres départements.

Mme Sizorn et sa fille seront prises en otages. Mme

Sizorn ne reviendra pas de RAVENSBRUCK.

François Pengam, André Millour, Alain Daniel et

Henri Bourhis seront fusillés.

Le 4 Février, le groupe Giloux : Marcel Boucher, Guy

Raoul, André Garrec qui avaient passé la nuit chez Jean Sizorn

sont abattus route de Brest, après avoir ouvert le feu sur une

patrouille qui tentait de les arrêter. Ils venaient d’exécuter un

colonel et son ordonnance à ROC-TREDUDON LE MOINE.

Dans leurs valises, les Allemands trouveront les épaulettes, la

croix de Fer du colonel et la mitraillette de l’ordonnance.

Sur Landerneau, d'autres résistants comme Jean

Protat, Fernand Yvinec ont été déportés et fusillés.

Les rescapés du Groupe Lambert ont rejoint le maquis ;

ils ont formé la Cie F.T.P. Corse qui participa aux parachutages

et à la libération du Centre Finistère avant de rejoindre

Landerneau.

 

avec l'aimable communication de Marcel PEUCAT coauteur avec Jean SIZORN

de cet article paru dans la revue « Concours de la Résistance du Finistère »,1992.

 

 

Marcel PEUCAT

Merci à Marcel PEUCAT  de nous avoir contacté et fourni ces documents en octobre 2010

 

Marcel Peucat est  décédé le 30 octobre 2011 :

Le Télégramme de Brest  du premier novembre 2011

 

 

Ouest France du 2 novembre 2011

 

 

 

Le groupe FTP de Landerneau était constitué entre autres de :

-         Henri LAMBERT (déporté)
- Jean SIZORN (maquis)
- Marcel PEUCAT (déporté)
- André LAGOGUET (maquis)
- Marcel BRIAND (déporté)
- Louis GOULAOUIC (maquis)
- Hervé HERNOT (maquis)
- Jean HERNOT

Morts pour la France :
- Fanchic PENGAM
- Alain DANIEL
- Henri BOURHIS
- André MILLOUR

 

 

 

Le télégramme de Brest  25 janvier 2001

 

 

Jean Hernot en 1945

 

 

Hervé Hernot

 

 

Merci à Jean Hernot, rencontré par hasard à Landerneau, pour son accueil et l’évocation de ses souvenirs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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